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La vigilance orange pour des risques de crues est levée en Gironde

Plus aucun département n’est en vigilance orange aux crues, a annoncé Météo-France, qui a levé, dimanche 20 octobre dans la matinée, celle de la Gironde, où la Garonne et la Dordogne ont légèrement débordé, sans faire de dégâts.
Le département était en alerte samedi soir et des débordements étaient attendus à Bordeaux, selon l’organisme de prévision météorologique et la préfecture. Comme c’est habituellement le cas à chaque grande marée d’équinoxe, la Garonne est sortie de son lit à partir de 21 heures, inondant quelques quais, sans toutefois nécessiter l’intervention des pompiers.
Après les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le centre-est et le sud-est de la France, l’heure est donc à l’accalmie. Dix-sept départements restent toutefois en vigilance jaune, seize en raison de risques de crues et un à cause du vent.
Vendredi matin, la vigilance rouge crues avait été levée dans les quatre derniers départements concernés (Rhône, Loire, Haute-Loire et Lozère), tandis que dix-huit départements de la moitié sud restaient concernés par une vigilance orange crues ou pluie-inondation. Ces vigilances orange sont donc désormais toutes levées.
L’autoroute A47 est complètement rouverte dans les deux sens entre Saint-Etienne et Lyon, selon Bison futé, à temps pour les départs en vacances. La ligne TER (trains régionaux) Lyon-Saint-Etienne, la plus fréquentée de France, reste, en revanche, coupée. Une reprise partielle du trafic est prévue lundi sur l’axe Lyon-Givors, mais le retour à la normale pourrait durer plus longtemps sur la zone la plus touchée (entre Givors et Saint-Etienne).
Dans le Centre-Est, les secours ont effectué 2 300 interventions lors des intempéries, jugées comme l’épisode cévenol le plus violent « depuis quarante ans », selon le premier ministre, Michel Barnier.
Les pluies, qui ont atteint 600 à 700 millimètres sur certaines zones de l’Ardèche, ont fait trois blessés légers en Auvergne-Rhône-Alpes. A Paris, un arbre est tombé sur une famille, dont le père n’a pas survécu, sans que le lien avec les intempéries soit formellement établi.
Le ministre de l’économie, Antoine Armand, a annoncé samedi sur X qu’il avait demandé aux compagnies d’assurances de procéder « rapidement » aux indemnisations pour les sinistrés des récentes inondations survenues dans le centre-est de la France. « J’ai d’ores et déjà mobilisé les assureurs pour que les indemnisations interviennent rapidement », a publié le locataire de Bercy, adressant ses pensées aux « habitants, commerces, entreprises et collectivités touchés ».
M. Armand a, par ailleurs, confirmé que « la reconnaissance de catastrophe naturelle » était enclenchée. L’assureur Macif a déjà annoncé vendredi un « dispositif exceptionnel d’assistance » pour venir en aide à « ses sociétaires touchés par les violentes intempéries » de ces derniers jours : prolongation du délai de déclaration de sinistre, étendu à trente jours ; prise en charge du relogement pendant dix nuitées ; accompagnement psychologique. L’assureur dénombrait près de 6 200 déclarations de sinistre en lien avec les intempéries de ces derniers jours.
Des parlementaires socialistes de l’Ardèche et de la Loire ont demandé au gouvernement d’épargner les collectivités territoriales, et en particulier leurs départements, les plus affectés par les inondations, de « la ponction » envisagée dans le projet de budget 2025.
Les débats sur le budget à l’Assemblée nationale évoquent régulièrement un possible « effort » des collectivités locales, qui pourrait atteindre 5 milliards d’euros. Selon le député (Parti socialiste) de l’Ardèche Hervé Saulignac, la contribution de son département devrait « avoisiner les 8 millions d’euros », écrit-il dans une lettre adressée à M. Barnier, dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu copie. Or « les dégâts, impossibles à évaluer à ce stade, se monteront à plusieurs millions d’euros pour des communes modestes, puisque 70 % d’entre elles comptent moins de 1 000 habitants ».
Ces communes vont donc se tourner vers le département, qui aura déjà à financer le coût des importantes opérations de secours effectuées par les pompiers, souligne l’élu, président du conseil départemental ardéchois de 2012 à 2017. Il demande donc de placer l’Ardèche dans la liste des vingt départements non-contributeurs, où figurent déjà le Gard et la Lozère, deux départements voisins.
Sur Franceinfo, le député a fait savoir qu’une « dizaine de maires » lui avaient dit que « cinq ou dix ans de budget d’investissements dans leur commune ne suffiront pas à réparer les dégâts ». « A l’heure où l’on aura besoin de beaucoup d’argent pour reconstruire », il faut « laisser cet argent [des collectivités] dans la caisse », a-t-il dit, regrettant qu’une « aide exceptionnelle », qui serait pourtant nécessaire, « n’existe pas et [ne soit] pas prévue ».
Deux parlementaires socialistes de la Loire ont emboîté le pas à l’élu ardéchois. Dans un courrier adressé au premier ministre, le député Pierrick Courbon et le sénateur Jean-Claude Tissot demandent qu’il « renonce à la contribution (…) de l’ordre de 16 millions d’euros » envisagée sur les recettes de la Loire.
La branche lyonnaise de Greenpeace a, quant à elle, appelé à une « contribution des entreprises pétrogazières » pour la réparation des dommages, compte tenu de leur « responsabilité » dans le changement climatique et des « profits exceptionnels qu’elles ont enregistrés ces dernières années ».

Le Monde avec AFP
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